Quatre figures du Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPACI), formation portée par l’ancien président Laurent Gbagbo, ont été convoquées par la Préfecture de Police d’Abidjan. Damana Adia Pickas, Blaise Lasme, Koua Justin et Dahi Nestor — noms bien connus du cercle rapproché de l’ex-chef d’État — devront se présenter au Service des Enquêtes Générales, route d’Abobo, après le carrefour MACACI.
À première vue, il ne s’agit « que » d’une convocation. Mais le contexte politique et l’aura des personnalités concernées donnent à cette démarche une portée symbolique et stratégique. L’absence de précision sur le motif officiel renforce le parfum de mystère, voire d’inquiétude, autour de l’affaire. Une seule indication figure dans le document : les intéressés doivent se présenter assistés de leur avocat, conformément au nouvel article 90 du Code de Procédure Pénale.
Faut-il y voir un simple acte de procédure ou le signe d’un durcissement à l’égard du PPACI ? Dans un pays encore marqué par les cicatrices des crises passées, chaque geste administratif impliquant des opposants politiques est scruté, interprété, disséqué. Cette convocation, sans en dire trop, en dit déjà beaucoup : la tension, latente, trouve toujours le moyen de se rappeler aux esprits.
Rappelons que cette convocation intervient après la vague d’arrestations des militants du PPA-CI suite aux casses et autres violences survenues récemment à Yopougon, une commune d’Abidjan. Dans les jours à venir, la manière dont les autorités géreront ce dossier, et la réponse des intéressés, permettront de savoir si nous assistons à un épisode ponctuel… ou à un nouveau chapitre dans la longue histoire, souvent heurtée, des relations entre le pouvoir et ses opposants en Côte d’Ivoire.
Jean ZADI
